souvent jugé trop polluant et bruyant le moteur 2temps est dans l'oeil ou le nez des autorités
et pourant ............en 1994
Le moteur à deux temps une solution d’avenir
Trop polluant, trop gourmand, difficile à régler, le moteur à deux temps, abandonné voici plus de vingt ans, pourrait équiper la voiture de demain.
TRADITIONNELLEMENT dénigré pour sa consommation excessive et le fort taux de pollution qu’il génère, le moteur deux temps pourrait être demain un formidable challenger du moteur classique à quatre temps, grâce à l’arrivée de séduisantes technologies capables de supprimer ses inconvénients traditionnels.
L’Institut français du pétrole (IFP), qui vient de réunir, à Paris, les spécialistes mondiaux de ce type de moteur, en est à peu près convaincu, à condition que des constructeurs d’automobiles aux reins assez solides acceptent de se lancer financièrement dans l’aventure. Le moteur deux temps, souligne l’IFP, a pour lui l’avantage d’être plus léger et surtout beaucoup plus simple qu’un moteur à quatre temps, puisqu’il fonctionne sans soupapes et, par conséquent, sans tous les accessoires d’entraînement de ces dernières. Il peut donc être développé à faible coût et c’est la raison pour laquelle on le retrouve sur les cyclomoteurs, les moteurs hors-bord marins et d’autres engins tels que les tondeuses à gazon ou les tronçonneuses.
Mais ce moteur a un gros défaut : celui de ne brûler - et donc de vraiment utiliser - que 50% à 75% du carburant qu’il consomme. La pollution qui en résulte, par les hydrocarbures imbrûlés, est de l’ordre de 10 à 20 fois supérieure à celle d’un moteur quatre temps. Elle suffirait à elle seule à cantonner ce moteur à ses utilisations traditionnelles, en attendant que de nouvelles normes antipollution, applicables tôt ou tard aux petits engins, ne le jettent aux oubliettes.
Et pourtant, beaucoup se tournent aujourd’hui vers le moteur deux temps, considéré comme une alternative attractive aux moteurs traditionnels, même pour une application sophistiquée de type automobile.
Certes, l’avantage de coût du moteur deux temps va rapidement disparaître, compte tenu de la complexité des technologies qu’il faudra mettre en oeuvre pour maîtriser sa consommation et sa pollution. Mais, souligne l’IFP, d’autres atouts, essentiels pour les constructeurs d’automobiles, subsisteront. L’encombrement et le poids du moteur peuvent être substantiellement réduits.
Parmi ces avantages, les techniciens retiennent essentiellement le fait que le moteur deux temps, à cylindrée comparable, développe une puissance beaucoup plus importante puisqu’il brûle du carburant à chaque tour, alors qu’un moteur quatre temps n’en brûle que tous les deux tours. Pour les mêmes prestations, l’encombrement et le poids du moteur peuvent donc être substantiellement réduits. Les pertes mécaniques, comme les énergies dépensées pour aspirer les gaz frais, sont en outre nettement réduites grâce aux moindres frottements. Les spécialistes estiment donc qu’une réduction de 20% de la consommation d’un tel moteur, par rapport à un quatre temps, est aujourd’hui « potentiellement envisageable ».
Reste le problème des pertes de carburant imbrûlé à l’échappement, pour lequel des progrès « théoriques », qu’il reste à concrétiser sur plan industriel, ont été accomplis en utilisant des procédés différents.
L’IFP, en collaboration avec les constructeurs français, a dans un premier temps orienté ses recherches dans la voie d’une injection directe de liquide, permettant une bonne pulvérisation du carburant juste avant sa mise à feu.
En association avec Peugeot SA, l’institut s’est ensuite tourné vers l’utilisation d’un procédé à injection pneumatique, tout comme Orbital (une société australienne spécialisée depuis une vingtaine d’années dans ce type de recherche) ou le japonais Toyota.
Il reste que ces procédés, qui supposent des pressions de liquide de plusieurs dizaines de bars, sont aujourd’hui particulièrement coûteux. Mais les résultats sont spectaculaires puisque les premières expériences montrent que le procédé à injection pneumatique permet de réduire de plus de 97% les émissions d’hydrocarbures imbrûlés et de plus de 99% celles de monoxyde de carbone. Cela, souligne l’IFP, « donne une marge considérable par rapport aux normes prévues pour l’an 2000 » et montre bien que « nous sommes donc aujourd’hui dans une période clé pour l’avenir du moteur deux temps ».
source l'huma